Théâtre et philo au LEC !
Le vendredi 21 février, veille de vacances d’hiver bien méritées, 270 élèves de Terminale, Première HLP et classes préparatoires ont eu la chance de faire de la philosophie de façon originale, instructive et captivante.
A l’initiative de mesdames Guilpain et Curinier, le lycée a en effet eu le plaisir d’accueillir, pour la deuxième année consécutive, la Compagnie théâtrale des Amis de Platon, qui depuis 40 ans monte chaque année l’un des Dialogues du fameux philosophe athénien. La grande salle polyvalente a fait le plein pour deux représentations de son œuvre la mieux connue, « La République », écrite quatre siècles avant notre ère, autant dire avant-hier. Un vrai tour de force du metteur en scène, parvenu à condenser en 1h30 d’une représentation pleine d’énergie un texte dont la lecture intégrale aurait pris huit heures. Et pourtant rien ne manquait, ni la célèbre allégorie de la Caverne, ni l’anneau de Gygès, le berger à l’anneau magique, ni la bête tricéphale, ni enfin le mythe d’Er, revenu vivant des Enfers pour raconter aux humains ce qui advient de leur âme, selon qu’ils ont menée une vie juste ou injuste. Les élèves ont dû faire preuve de concentration pour suivre le raisonnement parfois tortueux de l’antique orchidoclaste, dont le malin plaisir est de mettre ses interlocuteurs en face de leurs contradictions. Dans « La République », il dresse les plans d’une cité idéale : nos lycéens ont ainsi découvert avec quelque surprise que Platon avait bien des critiques à adresser à la démocratie, mais qu’en contrepartie il nourrissait des idées révolutionnaires (abolition de la propriété privée et de la famille), voire même féministes : et pourquoi pas des femmes philosophes, gardiennes de la « cité juste » ? La représentation a été suivie d’un temps de débat au cours duquel les élèves ont posé des questions pertinentes et variées : devient-on philosophe en jouant des pièces de Platon ? Souscrivez-vous aux idées de Socrate ? Les échanges se sont prolongés sur la présence éventuelle d’une forme d’« eugénisme » chez Platon, les risques du passage de la démocratie à la tyrannie, et bien sûr le fascinant travail d’acteur.
Puissent ces rencontres théâtrales perdurer longtemps…
Illustration : allegorie réalisée par l'élève Tom Audebert.